Ensemble à vélo

Le 26 juin, en partenariat avec le service « mobilités » de la Communauté de Communes du Clunisois et du cinéma des Arts de Cluny,  la Vie-cyclette en clunisois a organisé la projection du film « Together we cycle ».

Vous croyez sans doute que les hollandais ont toujours fait du vélo en toute sécurité. Hé bien ! Pas du tout !

Ce film montre comment, après guerre, ils se sont battus et ont manifesté pour obtenir le partage de la mobilité avec les voitures qui envahissaient les chaussées et les velléités des hommes  politiques et des urbanistes à leur construire un monde tout tourné vers la bagnole : finies les rues où les enfants pouvaient jouer en toute sécurité, les vieux quartiers commerçants des centres villes où l’on faisait ses courses à pied ou à vélo en toute tranquillité.

Dans les années 70, suite à de nombreux accidents, en particuliers d’enfants, les gens se sont regroupés en associations qui ont organisé de grandes  manifestations dans plusieurs grandes villes.

Des concertations avec les élus ont abouti à un changement de paradigme : inventer une nouvelle répartition de l’espace en donnant la priorité aux mobilités douces et aux transports collectifs par rapport  aux voitures individuelles. Cela s’est traduit dans certaines villes par l’abandon de projets de rocades permettant la pénétration des voitures dans le centre, des voies piétonnes et cyclistes, des organisations des centres urbains compliquant l’accès aux voitures individuelles, la recherche d’une ville plus apaisée. Un réseau de voies cyclables très sécurisées relie également les différentes agglomérations entre elles.  Mais il ne suffit pas de créer des infrastructures assurant la sécurité des cyclistes, il faut que les personnes les utilisent !

De nombreuses expérimentations ont été réalisées toujours en concertation avec les associations vélo et la société civile afin d’améliorer le partage de la mobilité entre les différents usagers. Cela ne s’est pas réalisé sans grogne d’une partie de la population qui n’était pas acquise à ce changement. Il fallait que le vélo « fasse sa place » dans l’esprit des gens, relativiser cette image idéologique de la voiture, vitesse, sentiment de toute puissance et de liberté, attachement presque viscéral…

C’est vrai que la Hollande n’est pas la France : pays plat très urbanisé. Mais si l’on remonte à l’après-guerre, on se souvient que beaucoup de français-es se déplaçaient à vélo comme les hollandais, et, en particulier dans les zones rurales.  Chez nous, par contre, la petite reine a été vite détrônée par la voiture.

Se remettre ensemble à vélo en toute sécurité, c’est un choix politique d’abord (il faut des sous !) mais aussi une petite révolution des mentalités. Cela paraît souhaitable et rationnel dans le cadre des changements nécessaires pour maintenir notre planète vivable pour les générations futures.

 Il n’est pas question pour nous en France de faire la même chose que les hollandais. Mais, il y a sans doute des leçons à tirer, en particulier, en ce qui concerne le travail de réflexion et d’expérimentation avec tous les personnes concernées : associations, société civile, élus et experts. Un vrai travail de démocratie en perspective !